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Le coin de Malcolm J. Créations de textes poétiques, avis littéraires, et tant d'écris... vains !

Le drame du Titanic

Malcolm J.

 

 

 

Je me lève, comme d'avis russe après la soirée vodkaïsée, alors que je suis plutôt d'avis croquette, enfin céréales. Je ne me fais pas de bile, bas, haut, je gère... Je poursuis tel un louveteau mal adroit et non un lève-tôt gauche à souhait !

 

La lumière qui s'immisce par la fente de mes paupières, rode et apure mes pièces sensitives. J'achalande ma viande jusqu'au bout du couloir semi-obscur avec une demi-force, mode automatique. Je pousse, avec une espérance d'aspect rance, le capot de ma délivrance pour le trop plein de ma vessie. Je compte bien sur la lanterne pour faire la vidange. Mais là, je me heurte à un obstacle, un blindage, un mur... La porte des toilettes est fermée, même pas à clé, c'est juste le matériau qui a travaillé et engoncé son cadre, rude comme le squelette d'un vieillard. Je concentre mon énergie à l'extérieur et garde mon liquide à l'intérieur. Je vise et d'une poussée, roulement de tambour... Sésame ouvre-toi !

 

Projection de photons, d'ondes ou d'un mix, svp ? Lumière, quoi ! En position, formez l'errant ou muselez la bête, au choix du matin. La scène est posée, les coureurs sont dans les starting-blocks, les majorettes ont le bâton en main, Jean De La Fontaine est affable et c'est parti ! Casaque jaune en tête ! Spectacle éblouissant ! Les chutes du Niagara n'ont qu'à bien se tenir, la chevauchée de la Walkyrie est jouée par l'orchestre philarmonique juste derrière moi, un soleil majestueux se dresse au-dessus de ma tête et une satisfaction profonde déborde de mon corps. C'est une épopée lyrique, la marche d'Hannibal, l'opéra d'Aïda, c'est épique !

 

Ah non ! Qui a osé crier "coupez" ? Vous auriez pu prévenir quand même ?! Encore une fois l'homme est trahi par la technique : la lunette des toilettes s'est rabattue sans crier gare. C'est la bérézina ! Enfin surtout le naufrage...

 

Dans la panique générale toutes majorettes ont été éclaboussées. Beach neuve, please ! Un grand instant de solitude...

 

Allons enfants, après l'orage l'ode d'espoir. Ramassons la lunette blessée, enterrons les gouttes mortes, essuyons les dégâts... Et finissons l'oeuvre.

 

La journée commence bien !

 

 

 

Malcolm J.

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