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Le coin de Malcolm J. Créations de textes poétiques, avis littéraires, et tant d'écris... vains !

Les labyrinthes sordides

Malcolm J.

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Dans les couloirs de ces nuits où le sommeil est aride, je vide le chargeur de mes mots.

 

C'est ainsi que je lutte contre l'angoisse du vide.

 

A l'heure fatidique du sommeil, même mon médecin me l'a dit, on peut randonner solitaire sur le plateau de l'anxiété. Afin de combattre ponctuellement contre la peine de son attitude, mon docteur me délivre de minuscules béquilles chimiques... A prendre en cas d'extrême limite et avec modération.

 

Dans ce temps perdu, on vit dans l'irréel. Les bruits diffus du dehors se transforment en berceuse, et mon appartement devient une autre planète.

 

Ce sont dans ces moments-là que remontent les souvenirs, les remords, la nostalgie... Les fantômes de la vie. Le tout forme un étrange patchwork d'émotions qui me chahute tout le mobilier intérieur.

 

Dans ce rêve éveillé, on se demande pourquoi on n'a pas un autre physique ? Comment on aurait pu agir autrement pour ne pas blesser toutes ces personnes dans le parcours de notre existence ? Est-ce qu'on aurait pu éviter d'être un certain nombre de fois la victime de jeux cruels, de moqueries, voire de la violence de nos contemporains ? Comment les choses auraient évolué si j'avais embrassé cette fille ? Eviter de faire confiance à telle autre ? Ou encore cru à ma chance avec certaines ? Toutes ces questions harcèlent mon esprit et tambourinent inlassablement à la porte de mon coeur, dans le but de l'envahir, et de paralyser à présent mon avenir.

 

C'est une grosse araignée noire et poilue qui se dirige rapidement vers moi, un chien énorme et enragé qui se jette sur moi, un maniaque aux yeux de fou sadique et à la lame tranchante qui veut me dépecer... Des fuites entre l'abscisse et l'ordonnée.

 

Dans ces périodes intenses où le temps s'écoule différemment, en ne faisant pas ses simagrées de la journée, on se sent au bord du gouffre, au sommet de notre réflexion, à la frontière de notre raison...

 

C'est ainsi que je dissèque mes entrailles, que j'analyse mon comportement, que je dépouille ma personnalité de ses oripeaux. Je taquine pour me défendre, avec un tour d'avance. Je joue les bons mots pour me positionner dans l'espace. J'anime pour séduire les uns et les autres. Je suis attaché aux règles depuis enfant, afin de sécuriser le milieu éclaté dans lequel je vivais. Je monte une façade de dureté pour me protéger de la trop grande sensibilité qui m'imprègne. J'aiguise un regard hors phase sur les évènements vécus. Je cultive un discernement acéré parce que j'ai été naïf trop longtemps. J'aime m'évader dans l'imaginaire pour me reposer des contraintes du quotidien. j'ai toujours eu besoin de ressentir qu'on m'aime, à en devenir une peur viscérale du contraire. J'affiche une assurance sereine et mutine, que beaucoup m'envient, mais c'est dans le but de ne plus me laisser piétiner par les hordes sauvages et méprisantes... Psychanalyse à prix soldé !

 

N'y a-t-il pas quelques nuits dans l'empire de votre sommeil où vos errances ressemblent aux miennes ?

 

Vous aussi, vous arrive-t-il de ranger dans le sac de votre esprit vos rêves de bonheur, vos désespoirs de cause, votre nostalgie naphtalinée, vos aigreurs de jeunesse, vos regrets débités, vos déperditions totales, vos objectifs à l'horizon...?

 

A présent, tournez la page et recouchez-vous, le trou d'air est passé ; on vous préviendra à la prochaine zone de turbulences !

 

 

 

Malcolm J.

 

 

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